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L’encre est la sève qui nourrit mon imaginaire…
Je l’utilise avec de l’eau qui permet de la rendre plus fluide, et avec différents médiums pour la rendre plus épaisse et augmenter la palette de ses possibilités.
L’eau provoque le voyage de l’encre.
Les médiums plus épais ralentissent son voyage.
De là naît la dualité entre déplacement et immobilité, dynamisme et repos.
Découvrir de nouvelles voies pour
------L'ENCRE------
Les principes de mon travail
L’écoulement : C’est l’essence même de ce travail. Au travers de l’écoulement, l’encre trouve son chemin. Conduite par l’eau et suivant le principe du moindre effort, elle s’étend, contournant les obstacles, comme l’eau de la rivière contourne les rochers.
Les canaux imaginaires : Contraindre l’écoulement en lui laissant sa part de liberté. L’harmonie naît du chemin qu’empruntent l’eau et l’encre au travers des canaux qui se forment à la surface du papier ou de la toile.
Le geste : Bien sûr que le geste est fondamental ! Il est le prolongement de l’esprit. Par le geste, l’encre prend forme sur la toile. L’esprit nourrit le geste. La conscience n’a pas besoin de réflexion pendant « l’instant créatif ». Tout se fait en prise directe avec le réel. On peut aussi réaliser des œuvres après un travail intellectuel profond, mais souvent j’ai pu remarquer que les travaux qui me semblaient les plus aboutis étaient plus nés d’une émotion directement en prise avec l’instant que d’un processus mental complexe. Ceci étant dit, le mental reste nécessaire dans les périodes après travail, pour tirer des conséquences liées à l’accumulation des gestes et pouvoir en déduire des techniques qui deviendront des outils au service de la création. Finalement, c’est sans aucun doute tous les aspects de l’individu qui contribuent à la création, mais en des temps différents.
Figer l’instant : Dans mon travail, je fixe l’instant pour lui donner une réalité statique, durable. Ces clichés du comportement de l’eau et de l’encre sont révélés à la surface du papier ou de la toile lorsque l’eau s’est évaporée et que l’encre figée a gardé en mémoire l’ensemble des contraintes dont elle a été l’objet. De ces contraintes, de cette mémoire naissent la forme et l’harmonie. Et cette harmonie est naturelle, puisqu’elle représente un instant où toutes les forces étaient à l’équilibre.
La lumière : Sa présence reste fondamentale pour moi. C’est un des aspects les plus importants de mon travail. Grâce à la lumière, les éléments abstraits prennent vie. Elle nous rapporte irrésistiblement à l’instant créatif (que la lumière soit…), cet instant en dehors de toute considération matérielle, ce moment de pure liberté où l’impensable a lieu… Passer de rien à quelque chose ! C’est « le moment artistique »… Il s’exprime au travers de l’émotion, du temps, de l’espace, de la lumière, de la conscience et de l’être.
